Un séjour shopping à Paris

by Travel Paris
shopping à Paris

Ville d’art et d’histoire, Paris est également considérée une capitale de la mode et c’est donc sans surprise que de nombreux Français et étrangers apprécient d’y passer une ou plusieurs journées shopping.

Un peu d’histoire

Avant de partir dans les grands magasins parisiens, nous vous invitons à partir à la découverte de leur histoire.

En raison du nombre toujours grandissant du nombre de ses habitants, les autorités de la ville de Paris ont du très vite résoudre le problème de leur approvisionnement. Les marchandises sont alors acheminées principalement par transport fluvial et, dès le Moyen-Âge, les bateaux les débarquent au port des marchands de l’eau, sur la place de Grève devenue aujourd’hui l’Esplanade de la Libération.

La situation de la ville sur la Seine lui permet également de s’enrichir grâce au développement du commerce et au prélèvement d’une taxe sur les marchandises, notamment sur les cargaisons de vin transitant par la capitale.

Des échoppes et des marchés s’ouvrent un peu partout dans la ville mais ne parviennent pas à absorber le volume impressionnant des marchandises. C’est pour cette raison qu’un nouvel espace est créé en dehors de l’enceinte de la ville, au Fossé de Champeaux. C’est ainsi que naissent les Halles de Paris qui vont permettre aux Parisiens d’être ravitaillés pendant plus de huit siècles.

Nous voilà au 19ème siècle, sous le règne de Napoléon III, seul souverain du Second Empire. Après une visite à Londres, il constate que Paris est bien moins moderne que la capitale britannique et que les rues étroites et sinueuses ne répondent plus à l’explosion démographique et au nombre croissant de véhicules.
C’est pour cette raison qu’il confie au préfet de la Seine, le Baron Georges Eugène Haussmann le soin de transformer sa capitale.
Le préfet métamorphose la ville, rasant des quartiers médiévaux jugés insalubres, perçant de nouvelles artères et construisant des immeubles de type haussmannien le long de ces boulevards équipés d’égouts ainsi que de conduites de gaz et d’eau.

Ce réaménagement de la ville a une répercussion directe sur le petit commerce. De nombreuses boutiques sont rasées tandis que l’élargissement des artères permet l’implantation de vastes magasins qui vont s’étendre petit à petit.
La clientèle est ravie de trouver sous un même toit l’ensemble des articles recherchés et de ne plus devoir courir de boutique en boutique pour acheter une pièce de drap, un article de mercerie, des chaussures ou des vêtements de confection.
Cet engouement sonne le glas pour les petits commerçants. Cette agonie est parfaitement décrite par Émile Zola dans ses livres « Pot-Bouille » et « Au Bonheur des Dames ».

On y retrouve également la description de ces « monstres » qui suscitent chez les femmes une envie irrépressible d’acheter sans mesure :

Cependant, Baudu criait plus fort, en accusant ce déballage d’en face, ces sauvages, qui se massacraient entre eux avec leur lutte pour la vie, d’en arriver à détruire la famille. (…) En parlant, ses yeux faisaient le tour de la petite pièce; et un tremblement le prenait, à l’idée inavouée que les sauvages pourraient un jour, s’ils achevaient de tuer sa maison, le déloger de ce trou où il avait chaud, entre sa femme et sa fille. Malgré l’assurance qu’il affectait, quand il annonçait la culbute finale, il était plein de terreur au fond, il sentait bien le quartier envahi, dévoré peu à peu.

 

Une houle compacte de têtes roulait sous les galeries, s’élargissant en fleuve débordé au milieu du hall. Toute une bataille du négoce montait, les vendeurs tenaient à merci ce peuple de femmes, qu’ils se passaient des uns aux autres, en luttant de hâte. L’heure était venue du branle formidable de l’après-midi, quand la machine surchauffée menait la danse des clientes et leur tirait l’argent de la chair.

Les grands magasins ouvrent leurs portes les uns après les autres à Paris. « Au Tapis Rouge » est le premier à proposer des nouveautés venus du monde entier, des vêtements prêt-à-porter, des dentelles et des tissus réunis sous un même toit et proposés à des prix défiant toute concurrence. On se presse pour découvrir cet amoncellement de marchandises, ce choix incomparable.

Peu de temps après, c’est au tour du Bon Marché de s’installer au coin des rues du Sèvre et du Bac. Les innovations se succèdent pour séduire une clientèle de plus en plus nombreuse. Les Parisiennes et bientôt les provinciales sont conquises.

Depuis cette époque, le succès des grands magasins parisiens est au rendez-vous même si de grandes marques préfèrent ouvrir des petites boutiques de luxe destinées à une riche clientèle.

Les grands magasins

A l’heure actuelle, la plupart des grands magasins du 19ème siècle ont fermé leurs portes ou ont été rachetés par des grands groupes.
On dénombre cependant encore quatre enseignes qui ont préservé le caractère prestigieux de ces temples du commerce :

Le Bon Marché : mode, bien-être, accessoires, épicerie fine, maison et design

Dans les années 1830, Aristide Boucicaut est engagé dans la boutique de tissus « Au Bon Marché ». Très vite, il impose ses idées et modernise le magasin notamment en instaurant une entrée libre, un environnement agréable et en achetant les marchandises en grande quantité ce qui lui permet de négocier de meilleurs prix et d’appliquer des marges bénéficiaires réduites. Boucicaut se démarque également en veillant au bien-être de ses employés qui bénéficient de repas gratuits et d’un jour de congé payé par semaine. Le Bon Marché connaît un succès fulgurant et doit très vite être agrandi. Lorsque les époux Boucicaut décèdent sans héritier en vie, ils lèguent une grande partie de leur fortune à des œuvres caritatives sans oublier de récompenser leurs salariés selon leur ancienneté et leur fonction.

Le magasin continue à prospérer et à se diversifier. Au début du 20ème siècle, les clients les plus aisés peuvent se faire coiffer, prendre le thé et même loger au Lutetia, un palace de luxe.

Après avoir traversé une crise financière, la société est rachetée en 1984 par le groupe LVMH qui a réussi à préserver le caractère à la fois raffiné et convivial du grand magasin tout en organisant de nombreux événements très attendus par la clientèle.

Les Galeries Lafayette : mode, accessoires, beauté, maison

C’est en 1894 que deux Alsaciens reprennent une boutique de nouveautés « Les Galeries » situé rue La Fayette. Ils agrandissent très vite le bâtiment afin de proposer un vaste choix de vêtements et accessoires aux Parisiennes ou aux provinciales qui apprécient ce magasin situé près de la gare Saint-Lazare.

Le magasin prospère mais les fondateurs d’origine juive doivent se retirer des affaires durant la Seconde Guerre mondiale. L’un des administrateurs, Meyer, reprend cependant sa place à la fin du conflit. Nicolas Houzé qui est aujourd’hui directeur-général des Galeries Lafayette est lui-même descendant de Théophile Bader, un autre fondateur de ce grand magasin parisien qui contrairement à ses concurrents n’a jamais changé de mains depuis sa création.

En revanche, le groupe Galeries Lafayette est devenu propriétaire d’autres enseignes dont le BHV-Marais. Aujourd’hui, la foule se presse dans les galeries non seulement pour faire du shopping mais également pour découvrir ce lieu mythique. Des visites de groupe sont d’ailleurs organisées sur demande.

Le BHV-Marais, ancien Bazar de l’Hôtel de Ville : mode, maison, loisirs, bricolage

Nous sommes en 1852 lorsqu’un commerçant lyonnais « monte » à Paris afin de tenter d’y faire fortune. Il ouvre plusieurs boutiques de bonneterie dont l’une dans la rue de Rivoli. Les affaires marchent déjà bien lorsque le destin va donner un coup de pouce à Xavier Rueil. Alors que l’impératrice Eugénie passe dans la rue, les chevaux de sa voiture prennent peur. N’écoutant que son courage, le commerçant les maîtrise. Napoléon III récompense généreusement cet homme qui a protégé son épouse et c’est avec cette somme d’argent rondelette que Rueil peut agrandir son magasin qui sera baptisé dans un premier temps « Bazar Napoléon ». C’est son petit-fils et héritier, Henri Voguier qui change le nom en « Bazar de l’Hôtel de Ville » en 1900. Dès cette époque, le magasin innove notamment en organisant des salons et des expositions entre ses murs.

A la veille du 21ème siècle, le BHV est entièrement rénové et se dote d’un nouveau rayon consacré au bricolage. Il fait aujourd’hui partie du groupe des Galeries Lafayette.

Le Printemps Haussmann : mode, design, maison, beauté

En 1865, un ancien employé du Bon Marché, Jules Jaluzot, ouvre son propre magasin de confection et d’articles de maison qu’il baptise « Au Printemps ». Sa plus grande innovation est de proposer à sa clientèle des articles à petit prix à la fin de chaque saison ce qui n’est pas sans rappeler nos actuelles soldes.

Après un important incendie en 1881, le magasin est reconstruit plus grand et plus prestigieux en style néo-classique. Il occupe désormais 3.000 m² entre le boulevard Haussmann et les rues du Havre, de Provence et Caumartin. La foule se presse pour admirer la décoration intérieure qui fait la part belle au fer et au verre et qui met les marchandises en valeur.

Les rayons se multiplient et on y trouve très vite des objets de décoration, de la vaisselle et même du mobilier. On vient au Printemps pour faire ses emplettes mais également pour assister aux événements, prendre le thé, se faire photographier ou s’émerveiller devant les vitrines animées pendant les fêtes.

Après avoir traversé tant bien que mal la crise des années 1970, le Printemps Haussmann a retrouvé une belle santé financière et appartient aujourd’hui au groupe qatari DISA.

A côté de ces quatre géants, Paris abrite de nombreuses enseignes spécialisées et stores répartis en différentes catégories :

  • mode
  • sport
  • décoration
  • multimédia

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